[Inde #1] : Delhi, cette ville opprésante

Après des heures d'avion, nous voilà arriver en Inde. Gros brouillard, beaucoup de bruit. La première impression que je garderai de l'Inde, c'est la chaleur lourde et humide. Et tout de suite après, l'odeur, poisseuse et entêtante, avec comme un arrière-goût de moisissure. Sur le parking de l'aéroport, en attendant notre chauffeur, je suis sonné face à la cohue des taxis qui se disputent les clients. Une heure d'embouteillage plus tard, je découvre les quartiers de Delhi, ses relents d'égouts et de fritures, mêlés d'encens, ses mendiants estropiés exhibant leurs moignon, ses vaches errant au milieu des voitures et des ricksaws, ses concours de klaxons et ses amoncellements insensés de fils électriques sur lesquels crépitent des étincelles.

Lorsque je sors de l’hôtel pour visiter la ville, j'ai l'étrange impression de me retrouver dans un zoo. Ou plus exactement dans la cage du singe livré en pâture à des gamins rigolards armés de cacahuètes. C'est moi qui suis venu voir les Indiens, mais ce sont eux qui me regardent. Il me dévisagent longuement, se collent à moi, me palpe pour vérifier la consistance de ma peau si claire.

En regardant par la fenêtre de l’hôtel, je ne vois pas de gabians, mais des aigles, je ne vois pas des pigeons mais des singes.